L’été, on lit dans les champs

p>012 Un petit groupe,  un collectif,  se réunit juste pour se lire des textes,  les faire résonner, en parler, les  partager, les génisssons parqués non loin  se sont rapprochés, ont formé un éventail, et semblaient  écouter, les grenouilles ont commencé à répondre vers vingt et une heure, et on a appris que l’expression « entre chien et loup » avait beaucoup intrigué Jean-Paul Kauffmann.

Des textes  très divers, de Mistral,  Prévert, Olympe de Gouges, Benoîte Groult,  Noëlle Châtelet  et de moi-même…

La nuit tombait doucement, on a continué à parler dans le noir, Marie-Jeanne a    lu  son  dernier poème  à la torche…

On était bien…

la souffrance au travail: troisième dialogue

L’ECRITURE AU TRAVAIL – Troisième dialogue : La Souffrance au travail, Tatiana Arfel et Marie Pezé
Conférence, débat
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Le laboratoire de recherche Passages XX-XXI de l’université Lumière-Lyon 2 organise durant les mois qui viennent un séminaire intitulé « L’Art au travail. Représentations artistiques et représentations sociales du (monde du) travail depuis les années 1968 ». Des manifestations artistiques et scientifiques l’accompagnent, à Lyon 2, à l’ENS, au Théâtre des Ateliers, à la Bibliothèque.

La littérature s’intéresse désormais de façon directe au bouleversement profond que subit l’emploi salarié (ou non), et depuis toujours le roman, au sens de genre littéraire, secoue l’entropie des idées reçues, féconde la pensée scientifique et permet aux questions qui n’ont pas encore été posées de l’être. Chercheurs et écrivains de conserve nous aident à prendre conscience et à résister.

Nous proposons donc quatre dialogues (L’Histoire ouvrière, La Condition prostituée, La Souffrance au travail, Le Langage du travail) entre un écrivain et un chercheur.

Troisième dialogue : La Souffrance au travail, Tatiana Arfel et Marie Pezé

Tatiana Arfel, écrivain, a publié Des clous, chez José Corti, en 2010. Ce roman qui décrit une entreprise qui vend du vent, très cher, très coté en Bourse et très discutable, n’est pas un roman d’anticipation. Tatiana Arfel est co-fondatrice du collectif « Penser le travail ».

Marie Pezé, psychanalyste et docteur en psychologie, est l’auteur de Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés, journal de la consultation « Souffrance et Travail » 1997-2008, Pearson, 2008 ; et avec Rachel Saada et Nicolas Sandret, À armes égales, souffrance au travail, comment réagir, même éditeur, 2011.

Médiation : Maryse Vuillermet, université Lumière-Lyon 2.


Dates (cliquez sur un lieu pour obtenir plus d’information)

Le 09 avril 2013 de 18:30 à 21:00

En vase communicant avec Jeanne, voyage en écriture sur la ligne des hirondelles

Jeanne-16-09-2012-13-26-48-4592x3056-1024x681 Le train de Jules Verne avait l’apparence d’un Nautilus.
d’un voyage extraordinaire qui..emmène. emmènera.

 emportera.

on avait rêvé d’ailleurs et nous partions vers le connu – ligne ferroviaire Morez/Saint-Claude. ligne des hirondelles. on prenait le large sur les rails à  travers les montagnes jurasiennes.

l’autorail Picasso nous mènerait-il  à bon port – quoi qu’il en coûtait de coordination entre les 2 conducteurs.
l’autorail, ses cheminots d’un siècle pass?éet ses voyageurs contemporains pour un voyage dans le temps – brins de nostalgie que les moins de 30 ans ne pouvaient pas connaître mais yeux émerveillés tout autant.

on voyageait et découvrions le passage du temps et des tunnels. on voyageait et saluions les curieux aux passages – heureux d’être là. Nous n’allions pas si loin et.. pourtant.. tous ensemble à nos joies nous nous retrouvions potes en nos mes – émotions aiguisées d’un « tour de manège » hors ordinaire.

le jour souriait
sur le quai des gares
sur les voies
dans les rues de ceux qui prenaient le train.

en nous ce tchtch tch qui
– fermant les yeux – nous berçaient la nuit – voyages nocturnes au  bord du rail – voitures-couchettes ou assis-confort sommaire.
en nous ce tchtch tch qui – fermant les yeux
– évoquant alors autres voyages ferroviaires – aller vers l’ailleurs – retour au bercail – escale-attente ? St Pierre des Corps sans rien pas même machine  café – attente – courses pour attraper le train qui déjà partait – sans nous – sans eux

billet s’il vous plaît. billets qui restaient là, avec nous – madeleines de ces espaces entre 2 points. billets marque-page – lectures en  ces endroits-là propices à lecture silencieuse et isolement du brouhaha des vies. tchtch tch on partait n’attendions pas n’entendions pas retour. partions toujours. vers – peu importe. partions.

tchtch tch le train – ces trains – voyage et but en soi. point de raison que de voir paysage défiler quand immobile en un lieu.
tchtch tch tch et le rythme s’accélérait et nos cœurs et nos corps s’assouplissaient pour se laisser porter d’un point ? un autre – silencieux contemplatif pour mieux revenir dans l’espace et le tumulte.

Picasso et son autorail nous menait loin et nous n’en menions pas large de ce qu’il avait remue en nous. avions remonté le temps – et l’espace de nos jours présents – se souvenir alors – une nouvelle fois – d’une voiture-bar (fumeur ?tait plaisant), landeau à peine un mois, Marie à peine un an – Besançon-Rennes via gare de Lyon et Montparnasse. vers l’inconnu. à  l’ouest.
de l’ouest prendre Nantes. Bordeaux. et voyage en Espagne pour terminus Tanger. autre compagnie. même voyage intérieur.

tchtch tch.. tch. tch.
tch.
terminus.
on reprendra le train.

emportant
en nous
ceux qui manquent.

( Maryse,  Morgane,  Gabriel,  Bernard, ? Marie,
 celles et ceux que je ne connaîtrai jamais assez)

Retrouvez mon texte sur le site de Jeanne ? ?www.babelibellus.fr/

la liste des autres blogs participants ? ces Vases communicants
http://rendezvousdesvases.blogspot.fr/2012/

Agathe, enquête de paysage, le dernier tome de la collection Hommes et Montagnes du Jura est sorti

Agathe, enquête de paysage
Le dernier tome de la collection « Montagnes du Jura, des hommes et des paysages  » est disponible… ENFIN !

Agathe vous a emmenés sur les pas d’Auguste le roulier, de François le contrebandier, d’Etienne le colporteur lunetier et d’Anne la montagnarde.

Dans ce 5ème tome, elle termine son enquête sur les liens entre activités humaines et transformations des paysages en partant à  la rencontre d’acteurs de la vie jurassienne : agriculteurs, artistes, décideurs, bergers, promeneurs…

Bénévole signifie qui veut bien ou les forçats volontaires et heureux du livre

DSCF7674Vendredi 12 juin de 10 à 18h, nous allons au Festival du Premier roman jeunesse à Bourg-en-Bresse. Nos collègues, enseignants de l’UFM, ou en collège et écoles primaires ont fait lire leurs élèves, leur ont fait sélectionner quatre textes, les amènent rencontrer les auteurs dans la grande cour vide du bâtiment de l’Ecole normale de Bourg-en Bresse. Elles ont transporté les livres, hébergé les auteurs, conduit et encadré leurs élèves, servi à boire, organisé une table ronde.
Vendredi soir, 18h 30, j’aurais dû faire une lecture chez mon amie Maud dans sa librairie-bouquinerie appelée Chez Jeanne à Saint-Claude. Maud vend des livres d’occasion, certains très vieux mais aussi des tablettes numériques, elle twite, elle connait bien son métier, elle essaye de gagner sa vie. Avant, elle était libraire ambulante, vous pouviez la rencontrer sur les routes du Haut-Jura, dans les écoles, les colonies de vacances, elle sort les cartons, rentre les cartons, parle de ce qu’elle aime et connaît le mieux. Ce soir-là, elle déclare forfait, on reporte la lecture, ce n’est pas grave, les livres ont le temps .
Samedi matin 6h 30, j’installe avec Bernard, les bouquinistes, dans la rue Mercière pour la première foire aux livres d’occasion. Maud est là, mais aussi Michel, Bruno, Françoise… Ils ont des bancs, des parasols, leurs pliants, leurs sandwichs pour midi. Toute la journée, ils écoutent, conseillent vendent, et courent voir chez le voisin s’il a un trésor. Les membres de l’association invitante remplissent des papiers, aident à porter des cartons, servent à boire, lisent timidement des textes de Pierre Soletti et Françoise Delorme dans des micros fatigués. Ceux du bout de la rue crient :  On n’entend rien !
Samedi soir 18h 30 Lecture à la cave littéraire de Villefontaine en compagnie de Geneviève Metge, Jean-Guy Angles et Daniel Cortot harpiste. Les bénévoles de l’association ont écrit et photocopié un billet, ils nous ont présentés, enregistrés, filmés, ils ont vendu nos livres et offert à boire et à manger.
Moi, j’ai trimballé des pliants, un micro et un ampli, monté  un stand, lu des poèmes, j’ai lu mes romans, signé, parlé et je repars dans la nuit avec un carton de livres sous le bras.

Les blancs du silence Exposition Plumes et pinceaux au Fort de Vaise

Un peintre et un ?crivain, c’est le principe de l’exposition organis?e par l’UERA au Fort de Vaise du 11 au 20 mai

le peintre Eric Chomis a propos? la toile Les Blancs?du silence et j’ai ?crit ? ce texte

tableau de ChomisCe qu?il y ?a d?enfance dans le jaune? de la maison en bas et des toits par-ci par-l?, ce qu?il y a de vie dans les bras lev?s des petits personnages, ce qu?il y a de chaud dans les arbres rouges, d?espoir dans leurs troncs bien droits, ?de gait? dans les jambes qui courent et de lumi?re dans le ciel l?-haut ? gauche qui ?claire la cath?drale.

Ce qu?il y a de rassurant dans le serr? des maisons et de nostalgie dans une ville qui serait un village, qui n?aurait pas perdu ses habitants, ce qu?il y a de dr?le dans les fum?es qui s?enroulent en crosses d??v?que.

O? courent-ils ces emmitoufl?s d?anoraks rouges et oranges, de manteaux noirs?? C?est jour de travail ou jour de f?te??

La cath?drale l?-haut a-t-elle sonn? les cloches?? Non, c?est juste marcher pour voir la bu?e sortir des bouches, marcher dans la lumi?re et attraper les flocons avec sa bouche, ?lever la t?te et les sentir sur sa joue, son nez, d?une douceur fra?che comme une caresse?; comme l?aube et que le blanc de la neige soit plus blanc que le blanc des maisons et l?air plus pur et le silence plus blanc.

Sentir qu?on vit si fort qu?on a mal?!

O? courent-ils ces emmitoufl?s?? Ils dansent sur place au matin du 8 d?cembre, au matin de No?l, au matin de neige??

Savent-ils que c?est beau la neige et les fum?es en points d?interrogation et les maisons qui blanchissent la colline, savent-ils que le soleil la dore, ? l?envers, et qu?il sera l? dans quelques minutes et que tout brillera encore plus??

Savent-ils comme ils ont de la chance d??tre l? dans ce blanc de ce tableau?? Savent-ils que le peintre ?tait l? en ce matin d?hiver et qu?il les a vus dans la pure joie, savent-ils qu?ils picorent la beaut? du monde, que leurs maisons serr?es la soulignent, que leurs collines de guingois l?ourlent, que leurs arbres la pointillent, que leurs portes jaunes et vertes la pr?cisent??

Sortie de Besson, vendeur de pipes, ami des grands peintres, pour l’art et pour le peuple

Mon ouvrage, George Besson, vendeur de pipes, ami des grands peintres, ?une biographie de George Besson, autodidacte passionn?, pur produit des biblioth?ques et universit?s populaires est sorti chez Cabedita. ?Vous pouvez le trouver en librairie ou chez l??diteur.

couverture BessonLe destin de ce sanclaudien m?a ?mue, vendeur de pipes pour l?usine paternelle et pour la coop?rative ouvri?re La pipe, il? a rencontr? ? ?Paris d?s ?1906 les grands peintes Bonnard, Dufy Marquet? et leur a achet? leurs premi?res ?uvres. Comment a-t-il fait?? Je me le suis longtemps demand?e jusqu?? ce que je comprenne qu?il ?tait si passionn?, si savant, si amoureux de la peinture qu?il touchait ces artistes et ils acceptaient de le peindre, ?de peindre sa femme, de r?pondre ? ses sollicitations pour sa revue Les Cahiers d?aujourd?hui.

Inlassable vulgarisateur, communiste fid?le, il a souhait? donner sa collection ? la ville de Saint-Claude qui l?a refus?e sans vraiment s?en expliquer.

R?cemment, ?la ville? a donn? son nom ? un square. Myst?re de la m?moire qui se souvient enfin?!

la littérature et le monde du travail

J’ai trouvé un pays où l’on parle ma langue. Depuis si longtemps que je le cherchais! Ma recherche sur les romans qui représentent le travail est partagée. Au colloque de Porto, Paul Aron a parlé des écrivains prolétariens, et de l’Ecole populiste, Corrine Grenouillet a parlé des romans de filiation, de Storti, de Magloire, de Levaray, de la névrose de classe dont je souffre tant, Chantal Michel a parlé  des romans de Beistingel qui?était dans la salle et qui lui a fait retour jusqu’en 68, aux romans des apprentis.

Pour une fois, je trouvais des collègues qui avaient lu les mêmes livres que moi,et se posaient les mêmes questions, j’ai parlé  avec Isabelle Kryslowski de Monserrat et de Zone mortuaire, Martine Sonnet nous a parlé d’Atelier 62 que tout le monde avait lu, tous connaissaient Retour à  Reims de Didier Eribon.

On a même évoqué Jérôme Meizoz et son petit livre Jours rouges que j’ai rencontré aux Pérégrinations littéraires et même Besson que Corrine Grenouillet connaissait grâce à Aragon.

Marie-Pierre Boucher n’a pas parlé des travailleuses du sexe qui est son sujet de recherche mais du cycle des Boldwin de Serge Lamothe, son ami qui était dans la salle. Que de jolies surprises! ?Et j’ai reconnu la simplicité et la modestie de tous ces écrivains et chercheurs, comme si le sujet rendait humble!

Quel beau pays que ce pays!