Les mots de Quatre-vingt-treize de Victor Hugo et ceux des Lybiens de 2011
Les mots du roman Quatre-vingt-treize transform? en pi?ce de th??tre? que nous avons vue ? la Renaissance vendredi soir r?sonnent? bien fort. ?Ces mots de libert?, ?droits des peuples, mourir pour notre libert? qui semblent historiques, livresques, grandiloquents dans la bouche des acteurs, sont les m?mes que le soir, ? la t?l?vision, tous les soirs, ?riv?s ? l?avanc?e des opposants en Lybie,? on entend dans la bouche de ces jeunes hommes en blouson, portables coll?s ? l?oreille, de ces femmes de quarante, ?cinquante ans, pas des gamines ?cervel?es, non, des m?res des grands-m?res qui parlent de laisser un pays libre et digne ? leurs enfants, dans la bouche de cette avocate qui devient pr?sidente du comit? provisoire de gouvernement ? El Ghazi. Un peuple, ?sous nos yeux ?blouis, revit la r?volution fran?aise qu?on a apprise dans nos livres d?Histoire. Bien-s?r, l?Histoire ne se r?p?te jamais, mais, moi, je sais? et je l?ai toujours dit, que rien n?arr?te un peuple qui se bat pour son pays, sinon les Am?ricains auraient gagn? au Vi?t-Nam.
Ces r?volutionnaires en Tunisie, en Egypte, qui se battent ? mains nues, juste avec leurs cris, leurs bouches enfin ouvertes, qui avancent dans la rue avec des chiffons, des morceaux de carton? contre des tanks, des canons, sous des h?licopt?res de combat, ces r?volutionnaires me serrent le c?ur, d?admiration, de compassion. Hier, on voyait que certains avaient creus? des tombes sur la place? centrale de? leur ville et ils s?y couchaient en attendant d?y mettre leurs morts pour montrer ?au monde qu?ils n?avaient pas peur du tombeau, c??tait un geste simple, mais tellement ?signifiants, comme on dit en France.
Notre gouvernement est en dessous de tout, de la connaissance de l?Histoire, de la vision de l?avenir, mais nous les Fran?ais, nous recevons tous les jours,?? en direct, une le?on de grandeur.