Judith Wiart: « Je conseille la lecture de ce récit…

Le Vain combat de Maryse Vuillermet, éditions La rumeur libre.
Je conseille la lecture de ce récit dans lequel « le narrateur s’efforce de démêler et d’expliquer ce qui s’est passé dans sa jeunesse et pourquoi il n’a rien vu et donc n’a jamais pu (en) parler, ni aider la victime, son meilleur ami. ».
La force de ce texte vient du choix énonciatif et narratif de l’auteure : le thème de la pédophilie dans l’Église est écrit du point de vue de l’ami de la victime. Qui n’avait pas les moyens de voir, qui n’a pas voulu voir. C’est aussi la zone grise qu’explore ce récit, sans pathétisme vain.

Le vain combat vient de sortir à La rumeur libre

Ce récit est une confession violente sur le thème de la pédophilie, ses non-dits toujours puissants. Le narrateur, après une tentative de vengeance ridicule qui le conduit jusque dans les Balkans, s’efforce d’expliquer ce qui s’est passé dans sa jeunesse et pourquoi il n’a rien vu et donc n’a jamais pu en parler, ni aider la victime, son meilleur ami.

Et comment aurait-il pu décrypter les souffrances de son compagnon d’adolescence, aveuglé qu’il était par la honte sociale, hypnotisé par le déni d’une caste ?

Ce récit retrace aussi les hypocrisies d’un monde, et tente de parvenir, par la force consolatrice du récit, à l’apaisement.

 

Et ils dansaient le dimanche, Paola Pigani, Liana Levi 2021

Et ils dansaient le dimanche, Paola Pigani, Liana Levi 2021

 

Un roman nécessaire, l’Histoire ouvrière en personnages, en journées sans fin, en grèves tenues, en images toujours neuves et fortes ; une langue puissante pour dire le réel de l’usine de la Tase, à Vaux-en-Velin, de l’exil, des luttes mais aussi des espoirs même ténus, de l’amour même fatigué.

Les mains brûlées à l’acide, les poumons détruits mais la tête claire qui comprend la nécessité de s’unir, de se battre contre l’alliance perverse de l’Eglise et des patrons, mais la joie des victoires de  36, et des dimanches au bal.