Retour à Reims et ma colère

retour à reims6/10 Viens de finir le livre de Didier Eribon, Retour à Reims. Je suis encore suffoquée et révoltée par ses explications de mauvaise foi. Il a haï son père, ne s’est jamais occupé de ses frères, a délaissé sa mère parce qu’ils n’acceptaient pas son homosexualité. Mais lui, grâce à ses études, il a eu accès aux outils sociologiques,psychologiques, psychanalytiques pour comprendre, comment a-t-il pu toute sa vie être aussi aveugle, cruel et borné que son père?  Je suis sûre que s’il avait eu la volonté, la curiosité d’aller une fois voir son père à  l’usine comme je l’ai fait, il n’aurait plus eu honte de son père mais de lui-même. S’il était allé une fois voir son père ou sa mère  à l’usine, il aurait eu tout simplement pitié de lui, pitié et honte de le laisser là, de ne rien faire. Quand je pense qu’il a été militant trotskiste toute sa jeunesse et qu’il n’a pas été capable d’aider son père par une parole, je suis révoltée et je comprends pourquoi je n’ai jamais supporté ces intellectuels de gauche qui méprisaient ceux-là même au nom de qui ils étaient censés parler. Ce livre n’est pas un Retour c’est encore un aller simple vers son égoïsme brillant, puisque son auteur aujourd’hui reconnaissant sa culpabilité, continue, ne change rien, n’essaye pas de se rapprocher d’eux; ce livre est encore un étalage d’explications,  de justifications vaines puisqu’elles ne permettent pas d’agir, elles ne permettent à personne de vivre mieux, d’être moins malheureux.

Alors ? quoi servent les études, les livres, l’enseignement?

 

Yoga

p>yoga 2Le yoga et toutes ses images?: posture du guerrier, un guerrier fier, le regard sur l?horizon, je suis sur la montagne,? dans l?Himalaya, je bande mes muscles, je n?ai pas peur, j?attends l?ennemi. Posture du cocher, il attend le client, il se repose, se d?tend, je suis dans les rues surpeupl?es de Bombay, la sueur coule dans mon dos. ?Posture de la tortue, elle se prot?ge, rentre en elle-m?me, ma carapace est solide, je suis au bord d?un bassin ? Bali.? Posture du guetteur, en haut de la muraille de Xian, soldat de l?arm?e de terre cuite, un parmi? des milliers.? Posture du chien, je? fais le gros dos dans un bidonville de Kuala Lumpur. ?Du lotus, du h?ron, de la chaise, de la ceinture? ?Ces mots ?gr?nent dans le silence, une musique qui me transporte dans un Orient de r?ve.

Ecriture et institution

Signature?En route vers Besan?on, le Revermont fume et brille dans son lever ?de rideau. Besan?on? et l?h?pital Saint-Jacques o? mon p?re a bav? sous les ?lectrochocs, o? j?ai ?tudi? ? la facult? ?de lettres, au Bar de l?Universit?, rue M?gevand, rue Battant, tortur?e et libre pourtant.

Besan?on qui m?accueille gentiment aux Mots Doubs. Rencontre avec Patricia Gavoile et Christelle Ravey, elles ont toutes les deux arr?t? d?enseigner pour ?crire. Patricia dit?: ??A un moment donn?, ?tu ne peux plus faire autrement.?? J?entends.

Retrouvailles avec Roger Faindt.

Je n?aime pas vraiment les Salons, les signatures, l?institution et ses prix mais je crois qu?on ne peut pas faire autrement.? A Besan?on, il y avait des hordes d’enfants qui nous demandaient de signer des autographes. Je me sentais jouer un r?le, mal, comme un joueur de foot ball ou une chanteuse de la star ac, comme Charles Aznavour qui est pass? en courant dans l’all?e devant nous pour aller signer sa biographie. Qu’est-ce qu’on cherche en ?crivant?

Le 13 septembre Conférence à Saint-Laurent-en Grandvauxsur le thème: Les activités des hommes dans le Jura

Dans le cadre d’un voyage de découverte des conseillers pédagogiques de France, je vais parler des activités des Jurassiens en me référant à de grands auteurs: Bernard Clavel, André  Besson, Marcel Aymé, Philippe Claudel, Roger Vailland, Jean-François Nivet, Yves Laplace.

Tous, ils ont connue  l’émotion jurassienne.

lecture de Retour vers les hautes combes et Naven à la bibliothèque municipale de Saint-Claude le 17 septembre à 19H 30

Avec mon copain d’enfance Daniel Cortot à  la harpe et au chant, comme une bouffée d’adolescence parce que j’ai inventé des histoires qui ressemblent à notre jeunesse et qu’il reprend des chansons des années 70  mais que nous portons tous les deux des bosses avec lesquelles nous avons beaucoup roulé.

soupe d’?t?

Policiers26 /8, Montalivet,? Soupe d??t?

L?odeur chaude des pins comme une bouff?e de grange remplie.

J?avale des romans policiers comme une soupe d??t?, Hercule Poirot quitte la sc?ne, Les chambres des morts de Franck Thillier qui avait re?u le prix des lecteurs aux Quais du polar. Je retrouve Dunkerque mais bien plus noire que dans mon souvenir o? c??tait gris et cotonneux et triste. Moi qui n?ai connu que la grande digue de Malo-Les-Bains de jour, avec deux petits filles en landau, poussette, ou ? la main, que je tirais l? le long des villas rococo et de la mer ardoise par tous les temps pour oublier que je venais d??pouser leur p?re grand neurasth?nique et qu?il faudrait que je quitte avant qu?elles soient grandes.

Le voleur de temps de Tony Hillerman, le policier des Navajos. J?ai envie d?en ?crire un sur le Jura des Hautes-Combes et sa biographie, je retiens son optimisme et sa bont? tr?s am?ricaine et ?a me d??oit et qu?il joue au poker chaque semaine. Du coup, j?ai appris ? jouer au poker et ?a m?amuse

vacances

p>P1020444Sous les pins, les pans de ciel bleu se d?coupent comme de vieux continents,

Sous les pins, l’issue des batailles semble lointaine et inutile,

sous les pins, les devoirs s’oublient dans les stridences des cigales

Laissons-les ? leurs amours tumultueuses,

Nous, jouons juste avec l’id?e de ne rien faire.

Montalivet, 17 ao?t 2010

Lecture de Naven à Chaponost accompagnée à la harpe par Daniel Cortot

Dans un décor de Chine, la jeune bibliothécaire inquiète, salle très mélangée, enfants, jeunes, plus, Marie Pinat qui m’a servi de modèle, cette fois, c’est Alexandra qui est en pleurs, cinq récidivistes, il faut croire qu’ils aiment. Commentaires:  » C’est beau! J’aime la forme mais pas le fond, c’est trop engagé, c’était trop court mais il faut dire que je n’en ai jamalecture ? la biblioth?que de chaponostis assez. »

Moi non plus!