Je suis le rêve des autres, Christian Chavassieux, éditions Mu,2022

Partez en rêve éveillé, partez vers Beniata, marchez, chevauchez des lanquedins   immenses créatures « capables de marcher plusieurs jours et plusieurs nuits sans dormir ni manger » suivez Malou,  l’enfant qui est peut-être un réliant « un de ses frères humains que les esprits désignent pour parler en leur nom, pour recevoir les prières » et son guide mystérieux, le vieux Foladj.

Votre voyage durera des mois, il se fera sur terre et sur l’eau, embarqué sur le Gaïa, le navire de l’ordre des Terriennes qui file sans un bruit.  Chaque jour, le paysage changera, déserts, montagnes, caravansérails, ports, villes aux architectures démesurées et fantastiques.

Votre voyage sera à la fois lent et contemplatif, rapide et tendu vers son but, tourné vers l’extérieur et l’intérieur, d’initiation, et de découvertes. Tous les soirs, le guide demande à l’enfant « qu’as-tu appris aujourd’hui ? » et il répond avec sagacité et il questionne encore et il note.

 

Je ne suis pas une grande lectrice de fictions de fantasy mais de celles de Christian Chavassieux, si, de toutes, Les Nefs de Pangée, Mausolées, parce que le texte est poétique, l’écriture fluide et généreuse, l’univers exotique, les personnages sages et philosophes, leurs relations tendres. Les thèmes de l’amour filial, de la nostalgie, du remords,  de doute, de l’erreur, de la violence sont tous  profondément humains.