Esprit d’hiver

Esprit d’hiver

Laura Kasischke

Christian Bourgeois 2013

« Un thriller mental inquiétant. » Les Inrocks

Un roman envoutant et coup de poing ; Unité de temps, le jour de Noël, de lieu, une maison dans le Midwest, de météo, une tempête, et d’action, une longue scène de dispute

entre une mère et sa fille, adoptée treize ans

auparavant en Sibérie. Dans un univers lisse de maitresse de maison qui attend ses invités, un doute, qui devient angoisse puis terreur, se glisse et imprègne tout dans la maison, les objets, le rôti, les poules du poulailler, le chat, et surtout la jeune fille au comportement étrange.

Un mélange d’autofiction, la narratrice est poète et n’arrive pas à écrire, elle cherche les raisons de son impuissance littéraire puis des années, et spécialement ce jour-là, elle aurait voulu écrire, ou plutôt

creuser une phrase qui la hante « Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux » et de roman a suspens suffocant d’angoisse. A chaque instant, l’horreur est possible. Deux histoires se poursuivent, le huis clos entre la fille et la mère et le récit de l’adoption, en Sibérie dans un orphelinat atroce, mais aussi les opérations de la narratrice, son passé plein de morts.

On n’arrive jamais à déterminer la nature des événements, trouble mental des personnages ou surnaturel, par exemple la jeune fille se brule les doigts, mange du rôti à moitié cru, la narratrice fait tomber le rôti par terre, le sang

coule, elle se traine sur le sol…

L’auteur dit que tous ses romans tournent autour de l’inconscient, elle a l’art de creuser sous le lisse des apparences, du quotidien de la middle class américaine, et de nous faire descendre , à l’aide d’image fulgurantes, saignantes qui irrigue tout le tissu de la prose, dans les failles sans fond de notre univers psychique.

Ecrit rapidement ce roman est le 6°, c’est un chef d’œuvre ; après Suspicious river, l’auteur s’affirme, dit qu’elle se vend mieux en France qu’en Amérique et que son modèle absolu est Misses Daloway de Virginia Wollf qu’elle alu

à 19 ans