deux romans magnifiques

p>Je viens de lire deux tr?s bons romans.

la-grande-bleue,M93025Je sors de La grande bleue de Nathalie D?moulin publi?e au Rouergue, happ?e et tr?s heureuse.? C?est l?histoire d?une jeune ouvri?re de Vesoul dans les ann?es 70. Mari?e assez jeune, elle suit de loin les combats de Lip,? la lib?ration sexuelle, ?elle a envie de vivre autre chose.? ?La succession d?images, de gestes, de paroles si justes, leur puissance, les sensations fortes de for?ts, de rivi?res, de courses en mobylette ou en voiture, les odeurs d?enfants, les lassitudes, le quotidien des jeunes filles, de la jeunes m?re, jeune ouvri?re, les bals, les bars, le fr?re malade, c?est la premi?re fois que je lis un roman qui parle autant de ce que je connais. Mauvignier et Olivier Adam dans Les lisi?res avaient commenc? mais ici, l’auteur p parle des femmes, de leurs h?sitations, de leurs r?gles, de leurs accouchements, de leur d?sir fou d?enfants.

Et puis la peur de l?enlisement, l??touffement, l?angoisse de tout perdre, de passer ? c?t? et le coup de rein ou le coup de pied lanc? au fond de la rivi?re pour remonter. Et le malaise au milieu des gauchistes, le d?calage.

Et ce on, qui nous tient, nous met dans ses pas, dans sa trajectoire, on pourrait ?tre elle, elle pourrait ?tre nous!

J?ai aussi beaucoup aim? l??vocation de la communaut?; sa mis?re hautaine, ses chamailleries, ses alcoolisations ? outrance, j?ai bien retrouv? quelques exp?riences! Et bien-s?r ce courage pour d?crire les usines!

certaiens n'avaient jamis vu la merEt ensuite? conseill?e par mon amie,? la libraire de L?Etourdi de Saint-Paul, je lis Certaines n?avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka,?? chez Ph?bus,? et je suis stup?faite par la force du?? style?envo?tant, obs?dant et le parti-pris stylistique tr?s audacieux. L?auteur utilise le nous, elle exprime les paroles d?un groupe indistinct duquel se d?tachent parfois un plus petit groupe? certaines d?entre nous, quelques- unes,? ou des personnalit?s, l?une des n?tres,? la plus jeune d?entre nous, la plus belle, certaines de nos filles. Elle raconte la venue forc?e de jeunes vierges japonaises aux E.U pour ?pouser les ?migr?s c?libataires? dont aucune am?ricaine? ne veut tant le racisme est fort ? l??poque, leur vie tr?s dure de travail? dans les champs, les familles comme bonnes, les magasins, les restaurants, et ensuite leur disparition dans les camps pendant la seconde guerre mondiale. ?Ce nous collectif et r?p?t? donne une pr?sence ?trangement forte et violente ? cette histoire.