La nouvelle jeunesse, Poèmes frioulans de Pier Paolo Pasolini, Lectures sous l’arbre Chambon-sur-Lignon 2011

La nouvelle jeunesse de Pasolini Lectures sous l’arbre 2011, Chambon sur Lignon

P1040231P1040230Je marche le long des murs de pierre, sous les châtaigniers, je longe le petit cimetière protestant, les tracteurs fauchent le regain tout autour de nous, des fervents, des heureux, devant une comédienne qui lit, un poète, un philosophe qui expliquent leurs livres.

Je mange à  la table de SergeAiroldi. Il  lit le début de son roman Les roses de Samod. Et nous nous sentons les roses du Gers qui se mêlent à celle d’Arouet en Inde. Nous disons Proust , il sourit il dit La nouvelle jeunesse de Pasolini, les poèmes frioulans. Il cite Je viens de pays garé

J’écoute sous l’arbre dans la cour les poèmes de Darwich lus par Marc Roger

Je vais au Puy entendre contre le mur brûlant de l’église le texte de Danièle Basset

Je mange à  l’auberge l’Oustaou avec Mickaèle . J’entends parler de la maison du solitaire de Pierre Loti au fond du pays basque,  De Didier Gravelinolor et de ses partisans qui se réunissent pour en lire des extraits, des saisons de Maurice Pons et du poète Elitis,  de Lire en poche à Gradignan et de Rencontres à lire à Dax.

P1040237Au camping municipal, j’ai eu  très froid mais je suis avec Bruce Chatwin, j’entends Le chant des pistes, je cherche l’ ci du monde avec Yves Bonnefoy, j’essaie d’être attentif à  la chose première, je me dis que moi aussi je vais nommer pour faire venir le monde à l’existence comme les Aborigènes.

Je suis nourri par le réel plus surprenant plus énergisant que la fiction.

Plus tard, toujours sous l’arbre, j’écoute Claude Burgelin, mon collègue à Lyon 2, si brillant, si fervent, si juste, parler des auteurs d’aujourd’hui. J’entends ses expressions élégantes et puissantes.

Les romanciers d’aujourd’hui n’habitent  plus le vieil édifice du roman, l’auteur est aiguillonné d’urgence  vitale, il doit aller au vif, aux troncs blancs de l’expérience?. Il doit dire le vif, dire « je ».

Puisque les ancrages se défont, les formes sont atteintes au cœur?

Beaucoup de textes sont des tombeaux ,  des morts mal enterrés?

En rentrant chez moi, la soif de lire et d’écrire dure encore.

Traveil

travailTraveil

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Je suis all?e voir la maison d?alpage que mon grand-p?re avait construite dans le Val d?Ayas, pendant plusieurs mois, ?avec son fr?re Henri en 1908. Ils avaient transport? des cailloux, taill? des pierres, mont? les murs, achet? ou taill? des portes transport?es sur leur mulet,? mis un linteau sur le dessus de la porte? et ? la fin, ils avaient grav?: ?Louis Henri 1908. Aujourd?hui, la pierre est sur la chemin?e du propri?taire du p?turage.

Et la maison est ?croul?e. Elle s?appelait Traveil.

Je pensais ?tre plus boulevers?e, envahie de tristesse, en fait, je suis juste tranquille et int?ress?e?.

Une grande chambre ? l??tage avec un lit? pour les parents et des paillasses pour les enfants? qui y dormaient deux par deux, en bas, une pi?ce cuisine, ?laiterie, ?fromagerie o? dormait la grand-m?re. ?A c?t?, l??table travers?e par un ru. Un syst?me ing?nieux invent? par les bergers, on d?tourne une source, on la fait traverser l??table et ressortir de l?autre c?t? en purin. ?Ainsi, ?elle arrose les champs en dessous, on appelle ce purin la laque et on dit que les champs sont enlaqu?s, ils sont engraiss?s naturellement.

je ne suis plus nostalgique, je l?ai ?t? tr?s longtemps.? Je suis,? bien-s?r, triste qu?ils n?aient pas eu plus de chance dans ses projets et qu?il soit mort tourment?. Mais la vie qu?il a eue ?tait celle de la plupart des montagnards. Des familles tr?s nombreuses et? pas un bout de champ ? soi, pas une maison, des pi?ces lou?es, tout ? construire, ? la force de ses bras, ? la merci d?une mauvaise saison, d?une maladie des b?tes et effray? et ?merveill?? par tous les enfants qui arrivent. Et en plus, le peu qu?il avait,? il a d? le vendre avant de partir et ?a n?a pas suffi pour r?gler ses dettes.

Et pourtant il avait appel? sa montagnette Traveil.

La nostalgie m?a quitt?e comme un habit de clown triste? ? grands plis et couleurs criardes qui tombe, laissant appara?tre un corps jeune et muscl?. je n?ai plus besoin d?elle, j?aimais sa larme facile, ses chatoiements ?motionnels, sa gamme infinie d??tats d??me int?ressants, ses tristes et beaux po?mes, l? inspiration si litt?raire, qu?elle m?a donn?e longtemps. Je ne veux plus rien lui devoir, lui demander, ni mon ?criture, ni la certitude d?un paradis perdu,? je vais l?-bas en touriste, je ne veux rien refaire, rien avoir ? moi de ce petit boit de terre,? juste un souvenir? ?mu, filial, normal.

La nuit d’après a résoné d’espoir

nuitfolieambianceLK les saltimbanquesA Fourvière, ce 31 juillet, la nuit d’après organisée par le forum des réfugiés a résonné d’espoir.

Idir et sa voix envoûtante, Sansevérino et son énergie insolente, LK Saltimbanques qui nous ont fait crier longtemps « Il faut rien lâcher » et enfin Les têtes raides .

C’était magique!

Mais tout autour de nous,?des réfugiés attendaient même cette nuit-là, leurs papiers,un logement, un travail , la paix dans leur pays. Ils souriaient, applaudissaient, chantaient comme nous, mais ils n’étaient pas heureux.

une journée sans écriture

Une journée sans écriture

J’ai eu le soleil, les figues de l’arbre, la gentillesse de l’invité la bonne chère que je lui avais préparée, l’effervescence d’Alain, une bise de mes filles de passage, une visite de ma sœur, un coup de fil de l’autre sur, les mésanges délirantes le matin sur le bord du toit, le pied de courge qui s’avance sur la terrasse, les enfants en guirlande dans la piscine, leur babil le soir à table, leur foot après le repas, vigoureux et malhabile, leurs rires dans la chambre quand tous les matelas ont été  déménagés dans la même chambre, j’ai eu la lecture de Giono, Naissance de l’odyssée, et carte de la Bienne que j’avais commandée qui représente exactement le lieu de mon futur roman. J’ai eu tout ça mais je n’ai pas eu l’écriture et ma journée est presque gâchée.

Il faudrait que je préserve ce temps comme une lionne, un temps protégé par des remparts, arrêté, photos Jura fleurs bleuesgardé, rien que pour ça, comme une séance d’analyse, une messe pour les catholiques, la promenade des retraités, le tour au jardin des jardiniers.

Lectures au jardin

photos Jura et fete80ansD?d?juin 2011 138Un tout petit vent ce dimanche, des lecteurs et lectrices timides?: Est-ce que tu crois que je peux lire? Je lirai s’il y a de la place.

?Timides pour lire mais imp?rieux dans leurs convictions, amoureux fervents des textes, connaisseurs subtils, cr?ateurs d?j? avanc?s dans le chemin.

?Marie-Jeanne et ses po?mes de regard, Fran?oise et sa salle des profs, f?roce et dr?le, Marie-H?l?ne en dialogue avec sa maladie, Jean-Luc et ses mots pr?cis pour dire des villes?aux images puissantes, Alain et le cadeau de sa belle voix, Babette et le discours sur la mis?re, magistral, Claire et la pri?re de Giacommetti.

Tous en dialogue avce Daniel et sa harpe.

Et les listes de Claire, et les dessins de Thierry, les colliers de Marie-h?l?ne.

C’?tait un moment navajo, c’est-?-dire un moment suspendu, d’harmonie.

Retour en Algérie, des cailloux sur le coeur

Le désespoir a tué l’P1030717exotisme, le choc est terrible. Les armes en Kabylie, les soldats, les auto-mitrailleuses et puis les centaines, les milliers d’immeubles neufs, à peine finis, encore inhabités, et puis les Universités toutes brillantes de vitres, et puis les mots « Bienvenue chez nous! Vous êtes ici chez vous! » Cette ouverture gentille qui passe par dessus les miradors et les guérites tout le long de la route vers Biskra. Et puis, le désespoir des jeunes étudiantes d’Alger:  » On n’a pas d’endroit où aller, on ne peut pas sortir! » Et puis Gardhïa si immuable qu’elle s’est reproduite, elle s’est clonée, on a construit Gardhaia deux, Benizghen deux, on a reproduit à l’identique l’architecture, même ville, mêmes habitants, il faut être mozabite pour habiter là, mêmes lois coutumières exercées par l’assemblée de quartier. Et puis les voix, les accents: « Tu ne nous a pas oubliés?, tu te souviens de nous! » J’ai revu mon ancien lycée vide à l’heure de midi et le proviseur adjoint qui nous dit que les garçons ne travaillent pas parce qu’ils seront de toute façon au chômage! Que ce grouvernement disparaisse vite, il ne fait rien, il est KO, ni repeindre les immeubles, ni mettre les plaques avec le nom des rues, ni ramasser les poubelles, il augmente les salaires quand les professeurs menacent de faire grève, il ne connait que l’argent parce que lui-même ne fait que voler, que remplir ses comptes en banque. Qu’il parte et que des jeunes du monde entier reviennent.

Bien-sûr, il y a le désert, les chameaux, mais il n’y a plus de nomades, il y a El Oued? et les ponts de Constantine, mais le désespoir a tout recouvert de sa poussi?re!

Journal d’?t? et d’automne 2010

Journal d??t? et d?automne 2010

19/10 Partag?e entre l?envie de manifester, un gros rhume et le souci de mon atelier d??criture qui tombe toujours sur les jours de gr?ve, j?ai choisi l?atelier et je n?avais qu?un participant. je lui ai propos? ? partir du po?me d?Apollinaire Zone? et ? partir d?une id?e de Fran?ois Bon dans Tous? les tous les mots sont adultesmots sont adultes ??Te voici ? Coblence, Maintenant tu es au bord de la M?diterran?e? Tu es ? Paris chez le juge d?instruction..?? Ce n??tait pas mon jour, il n?a pas r?ussi ? en tirer quelque chose? mais il m?a parl? de sa pratique d??criture. Les textes qu?il pr?f?re sont ceux o? il arrive ? cacher quelque chose, il a prononc? plusieurs fois ces mots, cacher quelque chose dans le texte

15/10. Je suis all?e ? la conf?rence de Didier Eribon tr?s int?ressante. Il a expliqu? que l?auteur qui parle de son pass? voit l?enfant qu?il ?tait selon des cat?gories socio-politiques, par exemple enfant d?ouvrier ou enfant d?immigr? ou adolescent gay. C??tait ?clairant. Il nous a donn? aussi envie de lire Assia Djebar, son autobiographie qu?elle fait commencer en 1831 ? la prise d?Alger? car elle se d?finit comme une domin?e qui parle la langue de l?adversaire. Elle dit qu?elle entend les voix des supplici?s de son peuple comme moi, j?entends les voix de mes anc?tres. Elle a expliqu? aussi combien le Retour (? sa classe sociale,? ? son milieu) ?tait difficile et interminable, c??tait beau quand il a dit quand on revient,? on retrouve exactement ce pour quoi on avait fui. Et? du devoir de se tenir entre la volont? de r?habilitation dans le tableau et la volont? de ne pas mentir, de ne pas embellir ces classes populaires. Je n?ai pas trouv? de r?ponse ? ma question. Quand il dit que la violence sociale l?a ?loign? de son p?re, qu?il en est la victime et qu?il regrette, il ne dit pas? ce qu?il en est pour ses fr?res.? Mais c??tait une question trop personnelle ? poser dans une conf?rence. Sur le plan litt?raire par contre son texte ne propose pas de r?conciliation, c?est juste un mea culpa. Parler d?eux ce n?est pas se r?concilier avec eux, avec soi. ?Je sens que je vais ? nouveau lire Annie 2253153400Ernaux et Assia Djebar. Didier Eribon a parl? de son prochain livre Lettre ? Annie Ernaux, moi, j?ai envie d??crire Lettre ? Annie Ernaux et Didier Eribon, ce sera mon projet avec le roman policier sur le Jura.

13/10 Travail toute la journ?e sur Daeninckx, ses romans historiques pour la jeunesse aux Editions rue du monde. C?est int?ressant mais je n?arrive pas ? d?crypter les illustrations, il me manque des outils.

Relu la phase d?Annie Ernaux lue dans Se perdre cit?e par Didier Eribon?: ??Oui, j?ai bien veng? quelque chose, veng? ma race.?? C?est puissant? et? si juste.

12/10 Encore une journ?e de gr?ve, c?est facile pour moi, je n?ai pas cours, je ne perds pas une journ?e de salaire, je vais aller manifester. Je suis curieuse de savoir si ce sera un baroud d(honneur ou le d?but de quelque chose comme en 95. en tout cas le r?gne de Sarkozi s?ach?ve dans la d?bandade, Hortefeux tire sur Rachida Dati, je suis bien contente qu?ils montrent leurs dents qu?ils avaient longtemps lim?es et? cach?es. mais c?est la fin, le cr?puscule, vivement qu?on oublie?! J?ai commenc? un atelier d??criture ? l?IUT, j?en suis ravie, j?ai plusieurs ?crivants qui ont l?air entra?n?s. Quel plaisir?!

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8/10 Hier soir, j?ai ?cout? Raymond Depardon dans l??mission La grande Librairie. Depardon a dit que ce qui l?int?ressait c??tait la gravit?. Je me suis 51eT3zyU-EL__SL500_AA300_reconnue. J?ai dans les mains son petit livre Paysans. Les portraits sont pleins de respect et de gravit?, pas du tout mis?rabilistes ou voyeurs, Ils sont graves parce qu?ils savent que l?heure est grave, que c?est l?heure de leur mort, ils le constatent partout autour d?eux, ils ne peuvent rien faire, juste, ils le savent et ?a se voit dans leurs yeux

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6/10 Viens de finir le livre de Didier Eribon, Retour ? Reims. Je? suis encore suffoqu?e et r?volt?e par ses explications de mauvaise foi. Il a ha? son p?re, ne s?est jamais occup? de ses fr?res, a d?laiss? sa m?re parce qu?ils n?acceptaient pas son homosexualit?. Mais, gr?ce ? ses ?tudes, ? il a eu en main tous les outils psychologiques, psychanalytiques pour comprendre, comment il a pu toute sa vie ?tre aussi aveugl?, cruel et born? que son p?re. Je suis s?re que s?il avait eu la volont?, la curiosit? d?aller une fois voir son p?re ? l?usine comme je l?ai fait, il n?aurait plus eu honte de son p?re mais de lui-m?me. S?il ?tait all? une fois voir son p?re ou sa m?re ? l?usine, il aurait eu tout simplement piti? de lui, piti? et honte de le laisser l?, de ne rien faire. Quand je pense qu?il a ?t? militant trotskiste toute sa jeunesse et qu?il n?a pas ?t? capable d?aider son p?re par une parole, je suis r?volt?e et je comprends pourquoi je n?ai jamais support? ces intellectuels de gauche qui m?prisaient ceux-l? m?me au nom de qui ils ?taient cens?s parler. Ce livre n?est pas un Retour c?est encore un aller simple vers son ?go?sme brillant, puisque son auteur aujourd?hui reconnaissant sa culpabilit? continue, ne change rien ? rien, n?essaye pas de se rapprocher d?eux?; ce livre est encore un ?talage d?explications de justifications vaines puisqu?elles ne permettent pas d?agir, elles ne permettent ?, personne de vivre mieux, d??tre moins malheureux.

En fait, je lui ai envoy? ce texte, je suis curieuse de voir ou d?entendre sa r?action. J??tais tellement ?nerv?e ce matin que? je ne pouvais plus travailler. ?a m?a d?foul?e de le faire.

Avec Alain, on a fini de construire et d?am?nager la fontaine, c?est agr?able d?entendre depuis la terrasse ou la cuisine le froufrou de l?eau.

4/10. Ai fini Retour aux mots sauvages de Thierry Beinstingel. Beinstingel a trouv? les mots pour dire l?angoisse du travail qui vide le corps et la vie Retour aux mots sauvagesde son sens, qui n?est pas choisi, qui fait honte, qui fait horreur, qui fait mal au dos, ? la famille, mais auquel on finit par s?habituer, s?attacher, s?accrocher.

Il a trouv? les mots pour parler de ceux qui tiennent gr?ce aux autres, de? ceux qui l?chent, se jettent par la fen?tre ou dans la maladie, le repos.

?a cogne fort, sauvage mais c?est ?a la r?alit? du ??progr?s?? de ??la modernit???, de ??la mondialisation??, tous ces mots des autres, des dynamiques, des performants qui nous jettent les uns contre les autres comme des sauvages.

La course ? pied comme m?taphore de la lutte, de la t?nacit?, de la volont?. Courir pour oublier, pour fatiguer la t?te, pour voir ailleurs, plus loin.

2/10. Soleil sur la manif contre la nouvelle loi sur les retraites. Connivence avec ma fille et ma soeur. Et soudain, ma fille raconte qu?un de ses SDF ?tait tr?s amoch? et? content parce qu?il avait gagn? 300 euros. En fait,? des jeunes de V?nissieux l?avaient pay? pour se battre, ce qu?on appelle des combats de clochards. 300 euros? pour se faire massacrer.

1?/10 concert ? la MJC de Jack Bonn du vrai blues.? La voix rocailleuse, les commentaires pleins de rires et de gouailles, une super soir?e. A c?t? de moi, Thib et son ami Lucien, qui entrent dans l?univers de la musique, ils reconnaissent la marque de la guitare, ils comprennent que les Stones? ont? repris? des vieux blues, toute une connaissance, des allers et retours, on est dedans.

29/9 Le yoga et toutes ses images?: posture du guerrier, un guerrier fier, le regard sur l?horizon, je suis sur la montagne,? dans l?Himalaya, je bande mes muscles, je n?ai pas peur, j?attends l?ennemi. Posture du cocher, il attend le client, il se repose, se d?tend, je suis dans les rues surpeupl?es de Bombay, la sueur coule dans mon dos. ?Posture de la tortue, elle se prot?ge, rentre en elle-m?me, ma carapace est solide, je suis au bord d?un bassin ? Bali.? Posture du guetteur, en haut de la muraille de Xian, soldat de l?arm?e de terre cuite, un parmi? des milliers.? Posture du chien, je? fais le gros dos dans un bidonville de Kuala Lumpur. ?Du lotus, du h?ron, de la chaise, de la ceinture? ?Ces mots ?gr?nent dans le silence, une musique qui me transporte dans un Orient de r?ve.

Les histoires dr?les de Jeanne, institutrice ? Vaux-en-Velin, banlieue de Lyon, aucun de ses petits ne parle Fran?ais?: objectif p?dagogique de l?ann?e, parler fran?ais.

Travail ? l?article, j?arrive ? d?monter pour l?universit? les m?canismes du succ?s du roman de Carr?re, m?canismes d?j? utilis?s par Dumas, Sue?mais lui, l?a-t-il fait aussi sciemment??

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D'autres vies que la mienne28/9 En relisant D?autres vies que la mienne d?Emmanuel Carr?re, toujours la m?me incroyable et insondable tristesse, et le m?me plaisir m?l?s. C?est ?a que j?essaye de d?crire, ce m?canisme. On s?angoisse avant, dans l?action, son s?oublie.

27/9 Vient de d?cider d??crire l?article sur Emmanuel Carr?re et la consolation, juste pour le mot consolation?! Commence ? comprendre ce qui est beau dans le livre de Fusaro, c?est rock and roll, il cr?e un univers, son univers avec son dandysme, ses valeurs surtout musicales et avec ses r?p?titions, ses noms italiens?!

26/9 Regard? avec trois petits gar?ons ??Les Dieux sont tomb?s sur la t?te??, leurs rires perlaient, ?clataient? ? tour de r?le et me ber?aient comme une source.

24/9 En route vers Besan?on, le Revermont fume et brille dans son lever? de rideau. Besan?on? et l?h?pital Saint-Jacques o? mon p?re alutt? contre sa m?lancolie, o? j?ai ?tudi? ? la facult?? de lettres, au Bar de l?Universit?, rue M?gevand, rue Battant, tortur?e et libre pourtant.

Besan?on qui m?accueille gentiment aux Mots Doubs. Rencontre avec Patricia Gavoile et Christelle Ravey, elles ont toutes les deux arr?t? d?enseigner pour ?crire. Patricia dit?: ??A un moment donn?,? tu ne peux plus faire autrement.?? J?entends.

Retrouvailles avec Roger Faindt.

Je n?aime pas vraiment les Salons, les signatures, l?institution et ses prix mais je crois qu?on ne peut pas faire autrement. Les hordes d?enfants qui? nous demandaient des autographes comme ? des chanteuses de la star?ac m??nervaient et apr?s j?ai vu Charles Aznavour courir dans les all?es pour aller signer sa biographie, il a d?j? la gloire, qu?est-ce qu?il veut en plus en ?crivant, et moi, qu?est-ce que je veux??

22/9 Mon petit gar?on qui devient un jeune homme en? face de moi au restaurant. Ses histoires de coll?ge et de foot, doucement. L?autre gar?on que je loge, un grand gar?on de vingt ans qui dit toujours ??ma maman?? et qui a parfois des angoisses et des certitudes de vieillard mais qui apprend tr?s vite.

19/9? Le matin, en emmenant Alain au train, j?ai vu sous les arches de la voie ferr?e, une famille de rom qui s??veillait. Le p?re donnait ? manger ? ses enfants ? partir d?une boite de conserve. L?un des plus petits? s?est ?cart? du tas, il allait tomber sur la route,? il l?a rattrap? par le dos, comme une m?re chatte.? Honte sur nous?!

Plus tard, vendanges de notre vigne associative, magnifique tableau? impressionniste, une longue table napp?e de blanc dress?e sous les cerisiers.

Et plus tard encore la douce pr?sence de fille, de ma s?ur, le doux babil de notre langue commune, la facilit? de se comprendre par tous les pores.

18/9 Milli?me promenade aux cascades du Flumen avec ma s?ur qui aime autant que moi la r?miniscence. Puis discussion avec des ados ? qui j?essaye de faire conna?tre Agota Kristof, Begaudeau, j?essaye de leur faire aimer la lecture. Retour par les Hautes Combes, combe de L?zat, le Pr?-Fiet, Les Moussi?res, L?Embossieux,? La Pesse, D?sertin, le parcours mythique.

9782296082502j17/9 Lecture de Naven et Retour vers les hautes combes ? Saint-Claude, la juste bonne salle, des amoureux de la lecture, d?autres de ma position ??politique??, de mon engagement dans la ville, ceux de ma famille qui viennent parce que je suis leur s?ur ou fille ou cousine, ceux qui sont venus pour Daniel, qui se rappelait sa voix ou ses chansons.9782296113732j

Et ensuite, les chansons ouvri?res ? la Maison du peuple?; je suis bien? dans cet endroit charg?, mais je me demande pourquoi tant de nostalgie.

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15/9 Le groupe de recherche sur la litt?rature jeunesse, des passionn?s, des experts. Moi, je suis perdue, novice mais j?aime leur ?nergie. Hier soir, mon gar?on ?tait redevenu petit, des larmes au bord des yeux. Il a suffi que je m?assois ? c?t?? de lui, que je l?aide ? pr?parer son classeur pour qu?il retrouve son optimisme et qu?il se mette ? chanter en anglais au piano.

14/9 Hier soir, la conf?rence sur les hommes et les activit?s dans le Haut-Jura ? travers les ?crivains s?est bien pass?e. Belle rencontre avec Marie-H?l?ne Astor, la libraire du Grenier-fort. Nous? avons le m?me Jura.

Au retour sur la route, nouvelle incroyable?: Cuba abandonne le communisme, 500?000 fonctionnaires licenci?s, Castro dit que le communisme, ?a ne marche pas. C?est la fin de ma jeunesse. Mon amie Claude ? 17 ans? avait vid? son carnet de caisse d??pargne pour aller l?-bas.

13/9 Reprise du yoga. ?Posture de la tortue, elle est capable de se centrer sur elle-m?me, elle va loin, lentement mais s?rement? sans se laisser d?tourner par des d?tours intempestifs.? ?A imiter.

Voyage vers Saint-Laurent-en-Grandvaux. Remont?e de la Bienne. Je suis dans le d?cor de mon futur roman. Rencontre avec Fran?oise Desbiez. Ai envi? son bureau tourn? vers les arbres et les cr?tes du Jura, sa maison ancienne, sa vie enti?re consacr?e aux livres. Quatre livres sortis cette ann?e?!

Philippe Forest? invoque sa dualit?.?Il invoque volontiers, mi-figue mi-raisin, sa naissance sous le signe des g?meaux, ? avec pour patron Mercure, le dieu volant aux sandales ail?es, celui des voleurs et des voyageurs, le messager passant les fronti?res entre les hommes et conduisant les mourants jusqu’au lieu de leur dernier s?jour ?. Mais la maturit? semble lui conseiller l’unit?. ? La fronti?re entre mes romans et mes essais est de plus en plus mince. ?? Moi aussi, je cherche avidement l?unit? de ma vie, entre Lyon et Jura, recherche enseignement et ?criture, nomadisme? exub?rant et? s?dentarit? laborieuse.

12/9. Il faisait si beau ce dimanche que je ne tenais pas en place, je voulais marcher dans la montagne. J?en aurais pleur?. J?ai ?t? entendue, tr?s belle randonn?e au col des Brosses au dessus du village d?Yzeron. M?res et ?pilobes, chevaux, ?nes et vaches. Bonnes vibrations dans le groupe.

Avec le film Des dieux et des hommes vu la veille,? seule, au Com?dia, comme j?aime aller au cin?ma, c??tait un tr?s beau week-end.

11/9? Invit?e au salon Les Mots Doubs et ? celui des ?diteurs de Salins les bains. Je me sens pousser des ailettes d??crivain.? Ai lu? le premier roman la cote 400d?une biblioth?caire de Lyon, Sophie Divry, La cote 400. Caustique, dr?le,? vertigineux quand elle recense les failles de la classification Dewey, les milliers de livres de sa biblioth?que, la solitude aussi de son m?tier. Ai lu aussi apr?s l?avoir ?cout? en parler ? la librairie Les passages Le roman de Philippe Fusaro, L?Italie, si j?y suis. Encore cette fois, malgr? l?amiti? que je porte ? l?homme,? je n?arrive pas ? aimer vraiment. Je crois que c?est trop l?ger pour moi, m?me si dans ce roman, le narrateur est plus impliqu?, plus dans le doute et le chagrin que dans les deux premiers. En fait mon style d??criture est le lyrisme de la douleur ou l??pique du roman familial ou l??motion du roman social.

10/9 Achev? la conf?rence. Bon moment avec Alain. Entente.

Cette nuit, j?ai lu Remuzor de Gis?le Bienne. Bien aim? le d?cor du village alpin, je retrouvais le village d mon grand-p?re valdotain. Emouvant personnage du p?re ?crivain traducteur qui semble rat? et ?puis? et qui finalement laisse ? son fils le gout et la confiance de peindre ? travers sa collection d?agates. Dans HMJ 3, on avait choisi comme objet embl?matique une agate. J?ai vu que Gis?le Bienne ?tait l?auteur de Marie Salope, paru aux Editions des femmes en 74, un roman que j?avais aim? dans ces ann?es-l?.

?9782742702466

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Coup de fil de Fran?oise Monneret qui va publier chez Cabedita, la correspondance de son p?re d?port? et de sa m?re rest?e seule au village de Cinqu?tral pour s?occuper des enfants. Suis tr?s contente pour elle, c?est un beau texte.?

9/9 Apprends ce matin que mon ordinateur sera r?par? aujourd?hui. L?outil devenu vital, lien de sang? avec l??criture.? J?apprends aussi? que la loi sur les retraites qui me concerne est repouss?e de 5 ans. Mais, j?ai d?cid?, je ne reviens pas en arri?re. Organise dans ma t?te mon bureau d??criture, bureau des hauteurs dans la chambre rose.

Je me nourris du blog de Beistingel Feuilles de route, www.feuillesderoute.net. Suis admirative de tout ce qu?il fait, ?criture, notes de lecture sur mon domaine de recherche, jusqu?? sa th?se qui aurait pu ?tre la mienne.

8/9 Boucher les trous du gazon, sarcler, rouler, semer, sarcler, rouler.

Le soir, mon amie Marine? me raconte l?histoire de sa m?re Chantal, peintre, sculpteur, dont le talent a ?t? enfoui sous cinq enfants tr?s rapproch?s. Apr?s, elle a ?t? d?pressive toute sa vie, comme je la comprends! Plus tard, dans la nuit, j?ai lu L?usure des jours de Lorette Noblecourt, ?chez Grasset 2009hypnotis?e par cette ?criture des profondeurs et des magies.

7/ Rajout du 9/ j?ai commenc? ?? penser ? un roman policier qui se passe dans le Haut-Jura que j?intitule La libraire ambulante

6/9 Tr?s mauvaise nuit. Cherche d?sesp?r?ment rythme de travail, (biologique, vital et familial) et sujet de roman. Ai fini Papier machine de Corinne arton18326-aa0b2Roche. Joli roman touchant. Mais je me m?fie, moi, d?s qu?un ?crivain parle de son travail dans un roman, ?a me pla?t.

Ce qui est encore mieux, c’est que c’est ma m?re qui l’a achet? et choisi pour moi avec l’aide de la libraire de Saint-Claude et ? ma grande surprise, elles me connaissent bien toutes les deux.

Ai travaill? toute la journ?e ? mon bureau.? La? conf?rence Les activit?s et les hommes dans les montagnes du Jura se rapproche? ? grands pas, c?est le 13 septembre. Les commentaires ? compl?ter dans Hommes et montagnes du Jura tome 4.? En fait, je cherche ? voir ce que ?a donne une vie consacr?e ? l??criture, car c?est ce que j?ai d?cid? avec l?aide d?Alain.

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5/9 La ligne bleue des monts du Lyonnais devant ma bicyclette bleue.

4/9 Foire aux livres rue Merci?re ? Saint-claude. Maud, librairiechezjeanne, libraire ambulante ach?te,? ? ses coll?gues, ?plus qu?elle ne vend elle-m?me. Son sourire, sa passion me touchent infiniment. Dans le ciel, les deltaplanes tournent paisiblement. La lumi?re de fin d??t? est coupante et fine. Le soir revenue ? Lyon, ? l?anniversaire de Fabienne Swiatly, j?ai rencontr? deux ?crivains Thierry Renard et Patrick Dubost. Ouah?! En ouvrant ses cadeaux, elle disait toujours, je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas faire.

3/9Hier, j?ai accueilli par un jeu de communication les 120 ?tudiants de la promotion. Je m?amusais, me sentais p?tiller.

2/9 Mon bureau d?o? j?aper?ois les t?tes anxieuses de tous les nouveaux ?tudiants de cette ann?e.

1/9 On n?a pas mang? dehors le soir. On est all?s voir le film Tourn?e. Le visage hallucin? de Mathieu Amalric et la calme beaut? des stripteaseuses? am?ricaines en contre-point ? toutes ses angoisses.

31/8Petit vent de Nord. Le voisin coupe sa haie parce que l??cole reprend et qu?il ne veut pas que les mamans aient ? descendre du trottoir?! Lecture CV rOmande CV roman de Beinsteingel. Foudroy?e par l?intelligence et la profondeur de ce texte?!

30/8 L?ami nous annonce avec un sourire gourmand le prix exorbitant de chacun de ses meubles de la nouvelle maison. Mais,? dans nos verres, son Condrieu est dor? et? gras, effluves de violettes et de p?che.

29/8 Dimanche ensoleill?. Retenir le mois d?ao?t qui me file entre les doigts, sable. Non, le mois d?ao?t n?est pas fini. Mais demain, ? 7h, je serai devant mon bureau. Demain, ce sera encore le 30 ao?t.

28/8 Flora imagine qu?on pourrait occuper les vieux de la maison de retraite au d?sherbage des rues. On d?lire sur une chaise roulante faucheuse.

27/8 Travers?e de la France Ouest/Est. Non, le mois d?ao?t n?est pas fini.

26/8 Dernier jour au bord de l?oc?an. Ambiance fin de partie. Rangements dans la maison et dans mon blog. Envie de r?organiser les rubriques comme de changer les meubles de place quand on rentre d?un long voyage et qu?on porte un ?il neuf sur son univers. Envie d?ouvrir de nouveaux chantiers d??criture?; Un journal et les tr?sors des ouvriers?; Demander ? chaque ouvrier qui part ? la retraite quel est le tr?sor de sa vie?;

25 /8, Montalivet,? Soupe d??t?

L?odeur chaude des pins comme une bouff?e de grange remplie.

J?avale des romans policiers comme une soupe d??t?, Hercule Poirot quitte la sc?ne, Les chambres des morts de Franck Thillier qui avait re?u le prix des lecteurs aux Quais du polar. Je retrouve Dunkerque mais bien plus noire que dans mon souvenir o? c??tait gris et cotonneux et triste. Moi qui n?ai connu que la grande digue de Malo-Les-Bains de jour, avec deux petits filles en landau, poussette, ou ? la main, que je tirais l? le long des villas rococo et de la mer ardoise par tous les temps pour oublier que je venais d??pouser leur p?re grand neurasth?nique et qu?il faudrait que je quitte avant qu?elles soient grandes.

le voleur de tempsLe voleur de temps de Tony Hillerman, le policier des Navajos. J?ai envie d?en ?crire un sur le Jura des Hautes-Combes et sa biographie, je retiens son optimisme et sa bont? tr?s am?ricaine et ?a me d??oit et qu?il joue au poker chaque semaine. Du coup, j?ai appris ? jouer au poker et ?a m?amuse.

Traverser la nuit

p>Je connais un jeune homme de vingt-cinq ans, il ?crit des po?mes tout le temps. Il a aim? ma fille Sarah et apr?s, ils se sont s?par?s. Il lui a ?crit un po?me qui s?intitule Sarah.

Dans les rues de nuit, vides et douloureuses? Tu d?poses un bout de ton c?ur? A ceux qui n?ont plus grand-chose

Il ?crit sur les villes, les voyages, les r?ves, il ?crit sur des petits bouts de rues et de grandes avenues,? sur les nuits d?ivresse et les bars de Lyon ou de Londres, ?sur les matins avant le march? de la Croix Rousse. Il s?appelle Arno Couturier et son? recueil couverture-traverserlanuit-arno-couturierTraverser la nuit

Et tant qu?il y aura de tr?s jeunes hommes qui ?crivent et publient des po?mes, qui photographient des bouts de nuit et des visages, tant qu?ils r?vent de voyages et de monde ? parcourir, moi, je suis tranquille.

J?ai encore en travers de la gorge,
Ce po?me perdu,
Sur un bout de papier amer,
Je ne m?en souviens plus
Et cela m?angoisse d?oublier les mots
Dans les r?ves br?l?s
Je suis encore sur le pont
En ?quilibre, ? travers le vide
Je suis sur la route de Brooklyn
L?alcool me tourne la t?te
Manhattan use mon c?ur
Je n?ai plus peur de rien
Je file comme un gosse
Dans la foule des m?tros
Plonge dans les entrailles
Dans le vide, j?ai ma place

Extrait du po?me ? Le grand vide

Les mots de Quatre-vingt-treize de Victor Hugo et ceux des Lybiens en 2011

3063522201-manifestation-anti-kadhafi-dans-un-quartier-de-tripoliLes mots de Quatre-vingt-treize de Victor Hugo et ceux des Lybiens de 2011

Les mots du roman Quatre-vingt-treize transform? en pi?ce de th??tre? que nous avons vue ? la Renaissance vendredi soir r?sonnent? bien fort. ?Ces mots de libert?, ?droits des peuples, mourir pour notre libert? qui semblent historiques, livresques, grandiloquents dans la bouche des acteurs, sont les m?mes que le soir, ? la t?l?vision, tous les soirs, ?riv?s ? l?avanc?e des opposants en Lybie,? on entend dans la bouche de ces jeunes hommes en blouson, portables coll?s ? l?oreille, de ces femmes de quarante, ?cinquante ans, pas des gamines ?cervel?es, non, des m?res des grands-m?res qui parlent de laisser un pays libre et digne ? leurs enfants, dans la bouche de cette avocate qui devient pr?sidente du comit? provisoire de gouvernement ? El Ghazi. Un peuple, ?sous nos yeux ?blouis, revit la r?volution fran?aise qu?on a apprise dans nos livres d?Histoire. Bien-s?r, l?Histoire ne se r?p?te jamais, mais, moi, je sais? et je l?ai toujours dit, que rien n?arr?te un peuple qui se bat pour son pays, sinon les Am?ricains auraient gagn? au Vi?t-Nam.

Ces r?volutionnaires en Tunisie, en Egypte, qui se battent ? mains nues, juste avec leurs cris, leurs bouches enfin ouvertes, qui avancent dans la rue avec des chiffons, des morceaux de carton? contre des tanks, des canons, sous des h?licopt?res de combat, ces r?volutionnaires me serrent le c?ur, d?admiration, de compassion. Hier, on voyait que certains avaient creus? des tombes sur la place? centrale de? leur ville et ils s?y couchaient en attendant d?y mettre leurs morts pour montrer ?au monde qu?ils n?avaient pas peur du tombeau, c??tait un geste simple, mais tellement ?signifiants, comme on dit en France.

Notre gouvernement est en dessous de tout, de la connaissance de l?Histoire, de la vision de l?avenir, mais nous les Fran?ais, nous recevons tous les jours,?? en direct, une le?on de grandeur.