Récits en chantier seizième

Pour la seizième rencontre de Récits en chantier, nous recevrons pour la deuxième fois Nicolas Pineau autour de son recueil encore inédit Le Petit invité. Entre prose et poésie, il y sera question d’attente, de naissance, d’enfance, de dénuement et de perte de souvenirs.

Et surtout de l’amour fou d’un père pour son fils. Et, tout sera dit en simplicité et en émerveillement.

Nicolas sera présenté par Patrick Laupin.

Nous les accueillerons le jeudi 12 octobre à 19 h à la Galerie JL Mandon, 3 rue Vaubecour, Lyon 2°.

Elmone Treppoz, Maryse  Vuillermet

La Foudre, Pierric Bailly, POL 2023

La Foudre, Pierrick Bailly, POL 2023

 

Depuis Polichinelle paru en 2008, Pierric Bailly conduit une œuvre originale et attachante qui, peu à peu, fait de lui un écrivain connu et l’écrivain du Jura, comme Giono l’était de la Provence.

Son dernier roman La Foudre était très attendu, les libraires jurassiens attendaient leur pile de livre parce qu’ils l’aiment et savent que les Jurassiens l’aiment.

 

Après Le roman de Jim paru en 2021, dont le cadre était également le Haut-Jura et dont héros, un jeune homme vivant de petits boulots, tombe amoureux d’une femme enceinte, s’attache à l’enfant qui naît mais n’est pas le sien, l’élève puis le perd et doit s’en séparer parce que la mère de l’enfant le quitte, voilà encore un personnage masculin tendre, hésitant, fou amoureux et victime.

Le héros et narrateur de La Foudre John, trentenaire est un berger d’estive dans les Monts Jura l’été et il exerce des boulots saisonniers de station de ski l’hiver.  D’emblée, on s’attache à cet homme, sa « vie sauvage » nous fascine, ses rencontres avec les lynx, les renards, les chamois, son travail de berger, ses chiens Patou et jusqu’à son caractère un peu rude quand il croise trop de touristes dans ses pâturages nous le rendent familier. Il a une amie, professeur d’anglais, avec qui il s’entend très bien, mais elle rêve d’exotisme, elle veut partir à la Réunion, ils ont le projet d’avoir des enfants, il accepte de la suivre, il dit ne pas être si attaché que cela à son pays natal et il pourra là-bas peut-être monter son propre troupeau.  Le décor, hautes Chaines des Monts Jura en balcon sur la plaine de Gex et le lac Léman, les orages, la neige, les forêts de hêtres et d’épicéas, l’hiver très long est posé, nous pensons donc avoir affaire à un roman de nature writing à l’américaine et nous sommes enchantés que ce soit dans le Jura, territoire peu arpenté par les écrivains contemporains.

Mais voilà que notre berger lit un article où il est question de son ami de jeunesse, Alexandre dit Alex, qui est accusé d’un meurtre sauvage, il a tué à coup de planche un jeune homme.  John, d’abord incrédule, s’intéresse de plus en plus à cette affaire et, remontent alors en lui tous les souvenirs de sa jeunesse, de sa vie à l’internat de Lons-le-Saunier et de la fascination qui exerçait Alex sur lui et tous ses camarades.  Alors il reprend contact avec Nadia, la femme d’Alex, il apprend qu’ils ont deux enfants, ils se voient, il la console et la soutient dans l’attente du procès.  En même temps que le récit avance vers le jugement d’Alexandre aux assises de Lyon, les retours en arrière décrivent une relation entre les deux hommes, plus complexe qu’il n’y paraît, John n’était pas que fasciné par Alex, il en était jaloux, maladivement, au point d’imiter son rire, au point de l’agresser devant la bande de copains.

Alex est jugé à Lyon, le récit du procès est très bien mené, beaucoup de suspense, ça me fait penser aux chroniques judicaires d’Emmanuel Carrère, on est vraiment à l’intérieur des têtes des jurés, des juges, des parties civiles, de Nadia et bien entendu, de John, l’observateur passionné.

Alex est condamné à 5 ans de prison et John devient, sans l’avoir voulu, (mais que sait-on vraiment de nos désirs profonds) l’amant de Nadia, il abandonne son projet de la Réunion, quitte son amie et se consacre follement à Nadia.

On se dirige alors peu à peu vers un récit de relation amoureuse passionnée mais le malaise persiste, est-il amoureux de la femme et des enfants d’Alex parce qu’il a été fasciné par lui ? Ou veut-il se lover dans le nid de son ami comme le coucou ?  Est-ce une façon de se venger ?  Le récit d’une emprise se met en place autant que celui d’une relation amoureuse.

S’y ajoute un conflit également très intéressant sur les problèmes d’écologie liés à l’élevage : Alex est un défenseur passionné des loups, des lynx, de toute vie animale, il est vétérinaire et sauve les animaux, John, lui, élève des bêtes qu’il aime mais qu’il amènera sans problème à l’abattoir, pourtant, il connaît mieux le monde animal que son ami vétérinaire.

 

Rien n’est tranché, les héros ne sont pas jugés, on est à l’intérieur de leurs contradictions.

 

J’ai aimé ce roman, je l’ai lu d’une traite, mais je lui trouve aussi des défauts, des défauts attachants, ses longueurs, son intrigue parfois un peu lâche, son style parfois un peu plat, bref j’ai aimé un roman très, très humain.

 

Della fame al paradiso, traduction italienne de Silvia Nugara et Claudio Panella de mon récit Mémoires d’immigrés valdotains

La traduction de mon récit Mémoires d’immigrés valdotains paru en 2002 vient de sortir en italien, grâce à Claudio Pannella et Silvia Nugara, chez l’éditeur Fusta, qu’ils en soient remerciés tous les trois.
« Richard, mon père, est mort en 2012, Michel, mon oncle, en 2018, et Santine, ma très chère tante, en 2020, à l’âge de 99 ans.
On a placé une pierre de la montagnette Traveil à côté de l’urne des cendres de Richard. Raimondo a apporté un petit sac de la terre de Mascogne qu’il a répandue sur les cercueils de Santine, Michel et de leurs deux parents.
Ainsi, ils ne sont pas revenus vivre là-haut mais un petit bout de leur terre est venu jusqu’à eux.
Et grâce à ces gestes d’amour, et surtout grâce aux deux versions de leur récit, la Française, publiée en 2002, puis l’Italienne, en 2022, ils sont là, pour toujours, entre ces pages, au Paradis des immigrés. »

Seulement des oiseaux sur un livre, L’harmattan, 2020

Je raconte l’histoire d’un livre très rare et très cher, trouvé par une bouquiniste très pauvre. et comment ça va changer sa vie et celle de la petite communauté qui gravite autour d’elle. Je raconte les monts du Lyonnais, une boulangère, et trois amis écrivains, leurs espoirs, leurs jalousies et leurs combats.

 

Disponible chez votre libraire ou ici :

https://www.cultura.com/seulement-des-oiseaux-sur-un-livre-tea-9782140166006.html

https://livre.fnac.com/a15573796/Maryse-Vuillermet-Seulement-des-oiseaux-sur-un-livre

https://www.decitre.fr/livres/seulement-des-oiseaux-sur-un-livre-9782343218793.html

 

 

 

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Une émission de radio autour de 50 bonheurs à portée de main édité chez Chroniques sociales

https://rcf.fr/emission/listing-diffusion/2435433

A la maison de la poésie Transjurassienne, j’ai répondu aux questions de Marion Ciréfice et un groupe de lecteurs de Saute-Frontière a lu des extraits de 50 Bonheurs à portée de main.

L’émission a été diffusée le dimanche 23 sur RCF Jura et est écoutable ci-dessus ou ci-dessous en cliquant sur ces liens.

 

 

 

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Une émission de radio DTO sur radio Canut consacrée à mon travail d’écrivaine

 

DTO – Dans Tes Oreilles est à Radio Canut, avec Marion Feugère et Maryse Vuillermet

Invitée : Maryse Vuillermet, http://www.maryse-vuillermet.fr autrice, enseignante.

Animatrices et lectrices : Maïté Cussey, Margot Espinasse-Gambarotto, Marion Feugère.
Textes : Je Suis De Ceux-là / Les Pendulaires / Passer La Barre / Naven Ou Le Donner À Voir.
Musiques : Cesaria Evora – Sodade / Lhasa De Sela – El Desierto / Melanie – Look What They’ve Done To My Song, Ma / Luz Casal – Pinesa En Mi / Catherine Ringé – Les Bohémiens.

Au pays du long nuage blanc avec Charles Juliet

Marie Thérèse Peyrin  m’a proposé de participer à cette anthologie.

J’ai donc la joie d’avoir pu encore parler de mon voyage en  Australie et Nouvelle Zélande raconté dans Pars! Travaille!

J’ai eu la joie de me glisser en pensée dans les pas et les écrits de cet auteur profond et singulier.

Et surtout je vais avoir la joie de le côtoyer pendant tout le temps de la présentation le 22 mai à Vénissieux.

Le texte  que je propose s’intitule Au pays du long nuage blanc.

A son image, Jérôme Ferrari, Actes Sud 2018

Jérôme Ferrari,  A son image,  Actes Sud 2018

Du bon Ferrari, on retrouve sa  phrase longue sinueuse, précise et imagée qui vous emmène sur les routes de Corse comme sur celles des interrogations les plus philosophiques portant sur la représentation de la mort, sur  la présence de Dieu, sur la vocation religieuse…

Un roman puissant dont l’héroïne Antonia,  jeune photographe,   meurt dès les premières pages et c’est lors de la messe , que le prêtre son parrain et oncle,   tout en célébrant à contre cœur sa messe de funérailles, se remémore son enfance passionnée, son adolescence et sa jeunesse coincées au village et sa passion de photographier la vie. Pour   vivre sa vocation, elle part pour la Yougoslavie et la guerre et ne ramènera pourtant aucune photo de l’horreur.

Le récit brasse les mystères de la mort, de l’image,  de la représentation juste par la photographie, de la cruauté des hommes qui  aiment se faire prendre en photo devant des cadavres  aussi facilement que le   jour de leur mariage.

Un mélange du quotidien trivial d’une jeunesse qui s’ennuie horriblement dans les petits villages corses, qui boit et baise à l’arrière des voitures,  qui accepte des codes sociaux d’une rigidité historique et violente,  des milieux indépendantistes  très mesquins, bravaches et incapables de s’unir, qui finissent par se battre  entre eux faute d’ennemi .

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